Il est parti à l’âge de 68 ans avec toute la pudeur qui le caractérisait. Michel Aubin est décédé mardi matin. Il a été inhumé jeudi soir, entouré de sa famille, ses amis, ses anciens collègues, des responsables associatifs et artistes. Soit près de trois cent cinquante personnes reconnaissantes de son engagement humain et de son dévouement public.
Ancien instituteur et conseiller pédagogique, Michel Aubin est né dans une famille d’artistes. À l’âge de 15 ans, le mélomane accompagne son père, musicien amateur, fondateur du Théâtre à l’hôpital et de Théâtre, arts et gaieté. Très tôt, il apprend le piano et à 6 ans monte sur scène. À 16 ans, il organise ses premiers spectacles. Le musicien fréquentera les coulisses du Théâtre des arts de Rouen, où il sera choriste avec son épouse Nicole.
Fondateur de l’école de musique
En 1989, sous la mandature de Bernard Grassin-Delyle, Michel Aubin devient conseiller municipal en charge des affaires culturelles puis, en 1995, adjoint avec la même délégation. Il mettra en place les Mardis culturels et surtout créera l’école associative de musique, qui compte aujourd’hui plus de 350 musiciens et des instruments spécifiques comme la harpe et la cithare. « C’est à partir de ce moment qu’il va marquer de son empreinte majeure la culture communale. Un homme cultivé, apprécié, foncièrement honnête, respectueux des autres et de la hiérarchie pour qui je vais garder une grande estime, une reconnaissance aveugle. Il recherchait la qualité. Ce fut un bosseur, un perfectionniste, mais aussi un homme de cœur, discret », déclare Jean Harel, dont il sera l’adjoint entre 1998 et 2008.
En 1993, l’élu prendra en charge la gestion du comité de loisirs, une association qui passera en accueil de loisirs municipal en 2007. Il le défendra jusqu’au bout. Une abnégation qui lui valut d’être nommé chevalier des Palmes académiques, de recevoir en 2009, la médaille d’argent régionale, départementale et communale pour ses vingt ans d’activités électives et enfin désigné « adjoint au maire honoraire » par le préfet de Seine-Maritime.
Avec son ami de cinquante ans, Serge Cramoisan, maire de 2008 à 2014, l’artiste gérera aussi les affaires scolaires et s’investira encore une fois énergiquement dans la mise en place de la réforme des rythmes scolaires. « Qui connaît un plein succès. Nous nous sommes appréciés et je crois que nous avons été les complices d’un mieux-vivre », déclara avec émotion l’ancien édile lors de l’enterrement. Un hommage unanime pour « un homme de conviction au service de la ville, et de passion », a complété Norbert Thory le maire actuel. « Jamais une fausse note », conclura Jean Harel.
